Dans un jardin habité, s’accolent des volumes dont les pignons sont animés des percements signalés par leurs couleurs vives. La ligne brisée de ces pignons est soulignée par le rabat de la couverture en tuile émaillée lie de vin qui se retourne verticalement pour habiller les longs pans.
Cette opération de logement social a la particularité d’avoir deux maîtres d’ouvrage : la ville elle-même pour une moitié et un bailleur social pour l’autre. Un concours a été lancé par la ville sur une parcelle lui appartenant et devant la qualité de la proposition, le maire a obtenu d’un bailleur social qu’il réalise une deuxième tranche avec la même volumétrie.
Apparence assez systématique et volumétrie compacte permettent de rentrer dans les prix du logement social. Ayant peu de marge de manoeuvre sur la surface des cellules, les architectes se sont attachés à la qualité urbaine de l’opération. Le ressenti de bien-être de l’habitant commence à l’arrêt de bus par le parcours vers son logement et non seulement en franchissant la porte de celui-ci. L’objectif des architectes de Po & Po a été de développer un travail sur le paysage végétal de l’îlot qui devient un élément de composition majeur et de faire bouger le foncier en proposant un espace ouvert que nos voisins européens connaissent depuis très longtemps. La ville étant leur premier client, a été plus sensible à cette approche urbaine. Utilisé différemment au cours de la journée, l’espace extérieur non clos est tour à tour cheminement, espace de jeux protégé et extension privative des rez-de-chaussée. Le système constructif est traditionnel : répétition de voiles en béton banché, charpente réduite à des pannes sur sabots. À l’époque des études, l’exigence thermique des maîtres d’ouvrage était encore modeste. L’opération se distingue par la qualité des habillages : clins de bois sur certains pignons, couverture et bardage des murs de long pan en tuile ennoblie par son émaillage lie de vin qui vibre avec la lumière. Selon les jours les saisons et les heures, la toiture passe d’une noirceur presqu’inquiétante à une violine très légère.
/ Maîtrise d’ouvrage : Ville de Villiers-le-Bâcle et Pierres & Lumières ESH.
// Maîtrise d’oeuvre : Atelier Po & Po – Jean- Luc Calligaro – Bruno Palisson, architectes à PARIS.
// SHON : 1326 m2.
// Date de livraison : février 2010.
// Montant des travaux HT : 2,386 M€.
// Matériau de terre cuite : tuile petit moule à emboitement émaillée lie de vin.
// Entreprise générale : SGM à Vigneux-sur-Seine (91).